Après la rédaction d'un roman, d'un travail universitaire, d'un article de presse ou de n'importe quel texte ayant pour finalité d'être publié et partagé, se pose généralement la question de la correction. Faut-il faire appel à un correcteur professionnel ? Et si oui, comment savoir si le correcteur que l'on choisit est le bon ? Pour le savoir, Vscript a interrogé ses correctrices, qui ont proposé quelques éléments de réponse.
Une connaissance pointue de la langue française
Formations au métier de correcteur
Votre correcteur doit obligatoirement maîtriser la langue française sur le bout des doigts. Eh non, avoir fait des études littéraires ne suffit pas ! Il existe en revanche plusieurs formations spécialisées qui sont utiles et pertinentes pour devenir correcteur. C'est ce qu'explique notre correctrice Sabine :
« Je possédais déjà de bonnes bases en orthographe et en grammaire – avec une mère professeure de français, impossible d’y échapper ! –, mais il était impensable pour moi de me lancer sans connaître toutes les ficelles du métier de correcteur. J’ai donc suivi la formation de correcteur du Centre d’écriture et de communication (CEC), puis celle en réécriture. »
Les formations du CEC sont les plus courantes, car les plus accessibles financièrement. Elles permettent de faire le point sur les subtilités du français, mais aussi sur les règles typographiques, sur la manière de travailler en édition, sur les règles pour corriger sur papier ou sur ordinateur… Des informations essentielles pour devenir correcteur, et que ne fournissent pas les autres formations en lettres qui ne sont pas spécialisées dans ce domaine.
Une mise à jour régulière de ses connaissances
Une seule formation suffit à avoir les bases nécessaires pour se lancer dans l'art de la correction. Alors si le correcteur que vous avez choisi n'affiche pas une dizaine de formations et de diplômes, pas de panique ! Cela ne signifie pas qu'il n'est pas compétent. Pour autant, il est important de savoir que la langue française évolue, et ses règles également. Une actualisation régulière de ses connaissances est donc bienvenue. Notre correctrice Karen va même plus loin : « Je suis également tous les ans des formations pour enrichir mes connaissances. Par exemple, j’ai suivi une formation certifiante en tant que correctrice afin de revoir les bases et de faire un bilan de mes connaissances tout en les complétant, mais également des formations en matière de mise en pages, de création graphique, de publication numérique, etc. »
Corriger un texte ne se limite pas au simple fait de relever des fautes. Alors n'ayez pas peur si votre correcteur a suivi des formations qui ne semblent pas directement liées à la correction de textes (comme la création graphique, par exemple). Cela signifie probablement que c'est un professionnel qui souhaite accompagner ses clients de la manière la plus complète possible. Ce qui est plutôt rassurant !
Des manuels toujours à portée de main
Enfin, un bon correcteur ne se repose jamais sur ses lauriers. Lorsqu'il s'agit de corriger un texte, compter sur sa confiance seule est un pari risqué ! Pauline nous confie : « Les logiciels de correction sont des alliés précieux. Comme tout outil, il faut savoir en faire une utilisation intelligente. Le Grevisse (la référence en matière de langue française) n’est jamais très loin de mon bureau. Je travaille très souvent sur écran, alors j’apprécie la facilité de consultation du Grand Robert en ligne. En travail d’écriture, je sollicite souvent le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales. Le lexique des règles typographiques de l’Imprimerie nationale est aussi toujours à portée de main. Ne jamais rester seul face à une interrogation. »
Les qualités essentielles d'un correcteur
La correction : un travail long et minutieux
Un correcteur professionnel se doit d'avoir certaines qualités essentielles dans son métier. Tout d'abord, rigueur et patience sont les maîtres mots de la correction. Il est impossible de corriger un long texte en une fois. Il faut prendre le temps de le découvrir, de le corriger une première fois, puis ne pas hésiter à le recorriger car il est toujours possible qu'une faute nous ait échappé lors de la première correction ! C'est donc un métier qui demande beaucoup de patience et de rigueur. De plus, la relecture et la correction sont des activités fatigantes, car elles exigent beaucoup de concentration. À ce sujet, Sabine nous dit : « Pour la correction d’un livre, je préfère travailler par tranche de deux heures afin de bien rester concentrée sur le sujet, car il faut aussi vérifier que l’intrigue “tient la route”. »
Les fautes d'orthographe, la cohérence globale d'un texte, le sens général, la syntaxe, la ponctuation… Les éléments à prendre en compte sont nombreux lorsque l'on travaille sur un texte !
L'art de se tenir à la page
Les règles du français évoluent, tout comme celles de l'édition. D'ailleurs les maisons d'édition n'ont pas toutes les mêmes règles ! C'est ce que nous explique Cindy : « Être correcteur englobe une myriade de connaissances, des règles de grammaire à la culture générale ; on évolue en même temps que la langue française et on étoffe notre savoir. Ce métier n'est pas figé, il demande de s'adapter en fonction du type de texte, des chartes internes, des différentes contraintes imposées par le client »
Impossible, donc, de rester sur ses acquis. Il faut en permanence s'adapter, revoir ses connaissances, rester curieux, ouvert d'esprit et flexible.
Aimer la langue et l’humain
Enfin, un correcteur se doit d'être passionné ! Par les mots tout d'abord, mais aussi par le fait d'accompagner ses clients, qu'ils soient des auteurs ou des professionnels d'autres domaines.
Pauline l'exprime ainsi :
« Dans un monde merveilleux, je voudrais que les mots ne soient des entraves pour personne. Que les mots ne deviennent pas des maux. Qu’ils se libèrent sur la page blanche, sans que l’auteur se retrouve paralyse par peur des conventions, des règles ou de l’académisme. C’est la mission du correcteur de soigner les mots, de les faire beaux, de les rendre présentables pour que la pensée, les réflexions, l’histoire de celle ou celui qui écrit atteignent leur objectif, quel qu’il soit. »
Une offre de travail raisonnable
Savoir prendre le temps qu'il faut
Le dernier élément pour évaluer votre correcteur est son offre de travail. La correction et la relecture prennent du temps. Si quelqu'un vous propose de corriger votre roman de 400 pages en une semaine, ce n'est probablement pas un professionnel. Le travail risque d'être bâclé, et vous aurez perdu de l'argent pour rien !
Proposer un juste prix
De la même manière, si quelqu'un vous propose de relire votre texte de 50 000 signes pour 50 euros, il y a anguille sous roche. Encore une fois, corriger et relire un texte, cela prend du temps. Il est donc normal que vos prestataires de services soient payés en conséquence ! Attention toutefois, si les prix sont trop élevés, cela ne signifie pas automatiquement que le correcteur est le meilleur sur le marché. Le plus sûr reste de comparer les propositions de différents correcteurs. N'hésitez pas à demander plusieurs devis pour comparer les tarifs et les délais de chacun, afin de faire votre choix en toute connaissance de cause !
Le mot de la fin
Pour conclure, nous laissons la parole à Pauline :
« Toute personne qui a expérimenté le processus d’écriture le sait, quand nous sommes concentrés sur nos idées, les virgules, les accords ou les petits détails nous jouent des tours. Le correcteur pose un regard critique et toujours bienveillant sur le texte. Il y a une prise de recul que seul un lecteur consciencieux peut apporter. S’il est expérimenté et coutumier des bons usages de la langue française, l’intervention sur le texte sera d’autant plus pertinente. Il y a un temps pour écrire et il y a un temps pour rectifier, peaufiner, clarifier. »
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