Le français est un trésor culturel, une richesse linguistique qui émane de multiples régions et influences. Cependant, elle est soumise à l'évolution constante du temps et des usages. Certains observent une tendance à la simplification de la langue, tandis que d'autres s'inquiètent de préserver sa diversité. La correction joue un rôle clé dans ce débat, étant à la fois un outil de préservation et d'accessibilité.
La langue française, une langue riche et diverse
Le français, tel qu'il est parlé aujourd'hui, est le résultat d'une histoire complexe. La langue française s'est développée à travers différentes régions et cultures, ce qui a donné naissance à une multitude de variantes et de particularités linguistiques. Ces régionalismes, loin d'être des erreurs, sont des témoins de la richesse culturelle de chaque communauté francophone. Ils reflètent les origines historiques et géographiques qui ont façonné la langue. La littérature française est universellement reconnue et appréciée. Sa langue, avec sa complexité, ses exceptions, ses règles parfois difficiles, en est une raison majeure. C'est la langue de l'amour, du romantisme, de la poésie. C'est un langage précis, exigeant et rigoureux, et parce qu'il l'est, il permet de développer une pensée particulièrement riche et intéressante, de développer des idées pointues, et d'exprimer ses sentiments avec beaucoup de finesse. Les correcteurs, par leur travail, œuvrent à la conservation de ce qui fait la beauté de la langue.
Les langues se simplifient avec le temps
L'évolution des langues est un phénomène naturel. Avec le temps, elles tendent à se simplifier, en abandonnant parfois certaines formes ou expressions considérées comme archaïques. Le français n'échappe pas à cette tendance, et certains observent que la langue d'aujourd'hui est moins complexe que celle utilisée dans le passé. Cela peut rendre la communication plus fluide, mais pose également la question de la perte de nuances et de subtilités.
L'évolution de la langue nous montre qu'elle se simplifie
Depuis le latin jusqu'au français moderne, en passant par l'ancien français, notre langue a connu beaucoup d'évolutions. Nous avons perdu le pronom neutre (et aujourd'hui, les défenseurs de l'écriture inclusive aimeraient en créer un nouveau !), les déclinaisons issues du latin, et tant de choses qui complexifiaient notre parole. Beaucoup de vocabulaire a été perdu au fil des siècles, faute d'être utilisé, et même les mots ont vu leur prononciation simplifiée (par exemple, à force d'évolution, « setam » en latin est devenu « soie » !). Avant la création de l'Académie française, il n'était pas vraiment question d'erreurs, mais simplement d'usages qui évoluaient à l'oral au fil du temps, des accents, des voyages de chacun. La langue évolue avec le peuple, pour être toujours comprise de tous. Aujourd'hui nous parlons plus souvent d'erreurs : ces erreurs, que les gens font pour se simplifier la vie, pourraient devenir les normes de demain. Car à force d'être répétées, les erreurs deviendront plus familières à l'oreille que les usages corrects, et seront donc plus facilement comprises. Mais cette simplification du langage est-elle toujours souhaitable ?
Trop simplifier fait perdre en nuance
Une simplification excessive peut entraîner une perte de subtilité et de richesse linguistique. Certaines expressions idiomatiques, propres à certaines régions, risquent de disparaître au profit d'une langue uniformisée, standardisée. Les régionalismes, si importants culturellement, risquent de se perdre. Et surtout, à force de simplifier notre langage, nous risquons de simplifier notre pensée. Si nous n'avons plus les termes ni les structures adéquates, alors nous ne parviendrons plus à développer des pensées riches et nuancées. Or, comme l'a montré George Orwell dans son ouvrage 1984 avec sa « novlangue », un peuple incapable de nuancer sa pensée est moins à même de se rebeller face à la manipulation. Il ne la reconnaîtra pas et ne pourra donc pas se défendre en conséquence. À un niveau plus personnel, être incapable d'exprimer l’étendue de ses sentiments et de ses émotions engendre de la frustration. Sans les mots adéquats, on risque davantage d'avoir recours à la violence ou à des actions parfois brutales, faute de pouvoir s'exprimer et de poser ses limites verbalement. Une langue riche est donc essentielle d'un point de vue sociétal et individuel !
La simplification rend la langue plus accessible
D'un autre côté, la simplification du verbe peut également être perçue comme une démocratisation de la langue. En étant moins complexe, le français devient plus accessible à tous, indépendamment du niveau d'éducation ou du milieu social. Cela favorise une communication fluide et facilite les échanges d'idées entre les individus.
Le français est moins élitiste
Dans le passé, le français était parfois considéré comme élitiste, réservé à une certaine classe sociale. Cet élitisme existe encore aujourd'hui : les Français sont très sévères envers les erreurs. Ils sont même plus sévères que les Anglais concernant les erreurs… d'anglais ! Il ne s'agit pas seulement de mots, mais de mentalité, de culture. Cependant, grâce à sa simplification, la langue devient plus inclusive, ouvrant les portes de la communication à un public plus large. Comme les termes se simplifient et les structures grammaticales s'allègent, il est plus aisé pour les personnes ayant peu d'éducation de s'exprimer et de partager leurs pensées. Si les élites peuvent avoir l'impression de perdre en richesse et en complexité et d'assister au déclin de la langue, à la banalisation des fautes d'orthographe et des erreurs en tout genre, c’est en revanche tout le contraire pour toute une frange de la population !
Les idées s'échangent dans tous les milieux
En facilitant l'accès au français, la simplification permet à chacun d'exprimer ses idées et ses émotions de manière plus fluide. Ainsi, les échanges et les dialogues entre les individus se multiplient, renforçant le tissu social et culturel de la francophonie. Même si la peur de faire une erreur est toujours prégnante – car les « grammar nazis » (ces personnes qui corrigent les autres dès qu'une faute est faite) rôdent sur les réseaux sociaux –, globalement les réseaux sociaux permettent à tous les milieux sociaux d'échanger entre eux et beaucoup plus facilement qu'auparavant. Et cette mixité renforce la simplification du langage. Il s'agit là d'un cercle d’échange, vicieux ou vertueux, selon les points de vue. Toutefois, il est indéniable que le fait de pouvoir échanger avec un spectre plus large de personnes permet d'enrichir sa pensée et de s'ouvrir au monde.
Préserver sans exclure
Si la simplification présente des avantages en matière d'accessibilité et d'inclusion, il reste primordial de préserver sa richesse linguistique. La correction joue un rôle central dans cette mission, en veillant à respecter les spécificités linguistiques propres à chaque communauté.
Donner à chacun les outils pour nuancer sa pensée
Pour préserver la richesse de notre langage, il est essentiel de faciliter son apprentissage. Les correcteurs, en tant que gardiens du verbe, partagent de plus en plus sur les réseaux des anecdotes sur le français, des astuces, des informations. Outre l'intérêt évident de ces communications pour renforcer son image et sa crédibilité de correcteur, cela permet surtout à chacun de redécouvrir sa langue. En effet, combien d'adultes connaissent encore les classes et les fonctions grammaticales ? Combien connaissent les règles d'orthographe ? Combien connaissent l'étymologie des mots ? Tout ce savoir se perd au fil des ans, et les correcteurs se donnent pour mission de le remettre au goût du jour. On pourrait dire qu’il n'est pas nécessaire de connaître toutes les règles, tant que l'on se fait comprendre. Eh bien, oui et non. Bien sûr, le plus important est de se faire comprendre. Toutefois, faut-il forcément s'arrêter là ? Comprendre les rouages de la parole permet de l'utiliser en toute conscience, en toute connaissance de cause, et ainsi de développer une pensée plus précise et plus riche. Partager et diffuser les règles et anecdotes du français revient à donner les outils nécessaires à chacun pour s'exprimer justement. Cela permet de redistribuer les cartes.
Corriger pour permettre à tous de s'exprimer
Tout le monde n'a pas le temps, l'énergie ou les moyens de parfaire sa maîtrise de la langue. Et les correcteurs professionnels sont là pour ça également. Leur mission consiste avant tout à permettre à chacun de s'exprimer librement. En effet, les correcteurs corrigent, ils polissent un texte, l'épurent de toute erreur, cisèlent les phrases pour refléter la pensée de l'auteur. Ils proposent des termes plus précis, des tournures plus appropriées, portent l'attention de l'auteur sur certains points délicats du texte. En d'autres termes, ils améliorent la qualité tout en préservant le sens de l'écrit qu'ils corrigent. Et les auteurs, libérés de la pression d'écrire un texte sans faute, peuvent se concentrer sur leur message, leurs idées, leur pensée, leur histoire. La correction n'est donc pas une question d'élitisme ou d'exclusion, c'est même tout l'inverse ! Autrefois, la littérature était réservée à une élite, celle qui maîtrisait le français. Aujourd'hui, la littérature peut être pratiquée par tous, à condition d'en avoir l'envie et la motivation. Les correcteurs sont là pour permettre à chaque écrit d'être lu et compris, peu importe l'origine sociale de la personne qui l'a rédigé.
La correction, importante pour la langue
La correction joue donc un rôle crucial dans la préservation et l'évolution du français. En établissant un équilibre entre la simplification nécessaire à l'accessibilité et la préservation des particularités linguistiques, elle permet au français de rester vivant, diversifié et en phase avec son temps. Ainsi, chacun peut s'exprimer librement, en bénéficiant d'une parole riche et nuancée, tout en contribuant à la sauvegarde de la diversité culturelle qui fait la fierté de la francophonie.
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